Le soleil est au beau fixe pour Free sur la fibre. Le FAI séduit les abonnés à tour de bras et continue de déployer et signer de nouveaux réseaux. Xavier Niel nous raconte comment son opérateur arrive à supplanter Orange commercialement depuis près d’un an.
Premier recruteur sur la fibre depuis le second trimestre 2019, Free enchaînes les performances devant Orange en séduisant tous les trois mois plus de 200 000 nouveau abonnés, plus de la moitié étant issus de recrutements nets et non de migration. Alors quelle est la recette du succès actuel de l’opérateur ? Interrogé sur ce point lors d’une interview accordée à Univers Freebox la semaine dernière en marge du lancement de la Freebox Pop, Xavier Niel a d’abord joué la carte de l’humilité : “ce sont les abonnés qui nous choisissent, c’est lié probablement à la conséquence de nos actes”.
Free, numéro 1 sur les débits fibre
Plus sérieusement, si Free se démarque sur ce segment, c’est d’abord grâce à ses débits, ” dans un test qui nous sert de référence [nPerf, NDLR], on est est premier en termes de débit descendant, donc la fibre la plus rapide, elle est chez Free”. En effet, selon le baromètre nPerf des connexions Internet fixes en France métropolitaine publié en janvier dernier : Free se classe premier en termes de débit descendant (460,16 Mb/s) et débit montant (289,31 Mb/s) sur la fibre en France sur l’année 2019. Sa nouvelle Freebox Pop est ses 5 Gbits/s partagés permettra sans doute à Free de conserver son leadership voire de creuser l’écart.
Deuxième élément important selon le fondateur de Free, l’investissement massif dans les réseaux. « Free a investi plus de trois milliards d’euros pour déployer ce réseau de fibre optique, heureusement que l’on est reconnu pour nos qualités, Orange investit également beaucoup mais on a une stratégie différente d’autres acteurs, celle-ci est payante ».
Free fonce et compte plus de 17 millions de prises raccordables
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, le FAI poursuit le déploiement de ses réseaux avec une présence de plus en plus accrue dans les réseaux d’initiatives public, ses offres fibre étant éligibles aujourd’hui dans environ 25 RIP. Fin mars, Free a revendiqué 15,4 millions de prises raccordantes dans l’hexagone. En juillet, « je crois que l’on est à plus de 17 millions de lignes accessibles en fibre optique », indique Xavier Niel, soit un rythme de croisière d’environ 1,5 million de prises supplémentaires par trimestre.
Free ne compte pas s’arrêter là, bien au contraire. “On continue d’améliorer le déploiement, on signe de nouveau réseaux, on continue de déployer et co-déployer, c’est un choix délibéré, c’est une volonté d’aller très fort dans ce sens là, au bout cela se transforment en résultats”, poursuit son homme fort. En 2019, Free a notamment signé un contrat de cofinancement avec SFR en zone AMII, du même acabit que celui signé avec Orange en 2012.
Troisième élément, Free mise depuis l’année dernière sur le marketing local pour être plus proche de la population notamment au travers de campagnes de publicité dans les communes ( affiches, sachets de pain, taxi, triporteurs par exemple). Objectif, faire les yeux doux aux riverains et se montrer visible dans les zones où l’arrivée de ses offres fibre n’est pas forcément de notoriété publique.
Plus de 2 millions d’abonnés fibre et une stratégie efficace
Cette stratégie fonctionne puisque l’opérateur compte aujourd’hui plus de 2 millions d’abonnés FTTH et prévoit de passer le seuil des 3 millions d’ici un an. En 2024, Free a pour objectif un parc de 4,5 millions d’abonnés fibre et 22 millions de prises raccordables à fin 2022. A ce rythme là, le FAI n’a pas de soucis à faire.